Nouvelles vénitiennes – Serge Safran – 184 pages – 16 euros
Venise. La Sérénissime. Venise d’hier et d’aujourd’hui. Venise historique, mystérieuse, éternelle… Entre personnages de légendes et personnages passés à la postérité, d’un maître de la Renaissance à un autre, voici 7 nouvelles, qui, bien qu’inégales, ne manquent pas de charme…
Venise
Le recueil commence poussivement, mais les personnages qui le peuplent présentent assez de force et de vie pour qu’on puisse s’y attacher rapidement. Venise, la Sérénissime, théâtre et héroïne de chacune de ces nouvelles, nous dévoile ainsi des pans de son histoire, mais évoque également les drames intimes dont elle fut le décor. De Nicolo, le joueur invétéré, qui dans la Venise du XIIè siècle joue sa vie de nombreuses fois aux dés tout en défiant les autorités de la ville, à ce jeune journaliste qui dans la Venise d’aujourd’hui cherche à faire la photo que nul n’a encore faite de Venise, ce sont autant de personnages qui évoluent dans cette ville légendaire. Malgré un style scolaire et sans surprise, autant d’histoires qui sonnent justes aussi, à la fois lisibles et bien construites. Le tout produit par un auteur dont on sent tout l’amour et l’extrême connaissance de Venise.
L’âme d’une ville
Au fil des pages, l’âme de la ville se fait palpable, vivante, à la fois enjeux et théâtre de bien des joutes. Et c’est toujours Venise qui, au bout du compte, même si l’Histoire et l’Art lui disputent la vedette, reste toujours le principal personnage.
Du Moyen-âge à nos jours, la Sérénissime, même avec moins de superbe, est toujours dotée de cet attrait mystérieux qui fait d’elle une ville à nulle autre pareille. Les protagonistes y prennent corps. Et dans ce décor souvent nimbé de mystère, en constituent l’attrait principal.
Au final, c’est un livre attachant et dont la thématique tout à fait claire éclate au fil des différents récits. Entre les grands peintres et les prostituées, Venise, enjeux politique et historique qui aurait pu sombrer mille fois, a traversé le temps, pour rester aujourd’hui encore cette ville qui fascine tant.
Stéphane Esserbé